
« On ne devrait jamais quitter Montauban » disait Lino Ventura dans « Les Tontons Flingueurs ». Aujourd’hui sans doute serait-il moins affirmatif.
Ailleurs qu’à Montauban, des citoyen-ne-s solidaires de la détresse humaine – sans toits, sans papiers, demandeurs d’asile…- trouvent auprès de certaines municipalités aide, compréhension, soutien matériel et / ou financier. A Montauban la Maire répond par une lecture rigide des textes et menace d’expulsion, car juridiquement la Maison du Peuple appartient au « domaine public communal ». Et alors ? Ça interdirait à l’autorité municipale de l’utiliser, de manière provisoire, pour mettre à l’abri des familles dont des enfants qui ont tout perdu et qui souhaitent pouvoir se construire une vie digne chez nous ?
Il y a là un outrage à l’histoire du bâtiment mais ce n’est que le début !
Les réfugiés recueillis par l’Evêché, la Maison du Peuple est vide, propre comme un sou neuf, mais inoccupée ! C’est l’occasion ou jamais pour Madame Barèges de reprendre la maîtrise du bâtiment pour le gérer… à la manière Barèges.
Et ça commence le vendredi 17 au matin : les syndicalistes salariés et usagers qui trouvent porte close, la serrure a été changée, mais ils n’ont pas été prévenus ! Voilà des salariés au chômage et d’autres qui ne peuvent requérir leur aide.
Même considération pour la France Insoumise 82, qui se voit interdire la tenue de sa réunion publique de campagne pour les européennes, dans la grande salle, retenue depuis novembre 2018. Des centaines d’affiches collées, des milliers de tracts distribués pour annoncer la réunion à la Maison du Peuple ? Qu’importe ? Ils iront au Ramier ! Vous disiez respect de la démocratie ?
Quant à la volonté unilatérale d’expulser les syndicats de la Maison du Peuple qui fut reconstruite après les inondations de 1930 grâce, en partie, à la solidarité financière de la ville de Paris, c’est complètement ignorer le symbole et la vocation d’une Maison du Peuple. La nôtre depuis l’après-guerre n’a cessé d’abriter les rencontres, les échanges, les confrontations syndicales et plus largement sociales, associatives, politiques. La Maison du Peuple est partie prenante de la vie de Montauban, de son statut de chef lieu, une part de son âme ! En exclure les syndicats et toutes les formes de vie collective qui s’y développent, au prétexte de « redynamiser le centre ville »…quel contresens politique! Quelle incompréhension méprisante pour celles et ceux qui animent cette vie-là !
Page d’histoire
La Maison du Peuple
de la rue Michelet a une longue et belle histoire derrière elle qui n’a jamais
été écrite en totalité. À l’heure où l’on parle de fêter le centenaire de la
Bourse du travail de Montauban, sa sœur jumelle, nous avons essayé de mieux connaître
le parcours de la Maison du Peuple, aujourd’hui véritable ruche où se côtoient
syndicats, partis politiques, et associations de tous poils.
À l’emplacement de la Maison du Peuple se tenait une grande boucherie qui devient plus tard, au moment du siège de Montauban en 1621, l’arsenal de la ville. On remplaça cet arsenal par une salle de danse, « les Variétés » qui devint à son tour la Maison du peuple. Mais au départ, l’édifice reste le témoignage de l’élan de solidarité national qui suivit les crues de 1930. La ville de Paris, en effet, avait fait don de 3 500 000 francs à l’époque, destinés au relèvement économique et social de Montauban.
Ce geste concrétisait également la reconnaissance du rôle social croissant des syndicats et de l’action associative. De fait, le concept de Maison du peuple apparaît dès le début du siècle où le syndicalisme est en plein essor. Et les Maisons du Peuple abritent des rassemblements sociaux et solidaires du milieu ouvrier.
CONSTRUCTION EN 1931
La construction de la Maison du Peuple, rue Michelet à Montauban, date de 1931. Elle est l’œuvre des architectes Olivier et Janin. Le chantier s’achèvera en 1934 et, curieusement, ne donne pas lieu à une inauguration immédiate. Le bâtiment de l’époque est haut de trois étages, il comprend 10 salles dont une salle des fêtes et un cinéma.
La façade garde l’esprit de la place Nationale, avec des travées régulières, des arcades et miraudes faites de briques sombres en relief et des bandes d’enduit lisses plus claires. En 1934, la Maison du Peuple sera le point des ralliements des grèves ouvrières de cette année.
L’année suivante, on attribuera les salles aux organisations syndicales qui feront l’objet d’une grande rivalité entre les locataires. De 1939 à 1945 elle sera réquisitionnée par l’État.
Après cette date, la noble Maison retrouvera son identité de bastion syndical.
MAI 1968 et 1er MAI
À l’image de la Bourse du Travail plus ancienne, elle redeviendra le lieu d’échanges et de rencontres du monde syndical ouvrier.
En mai 1968, elle est le point de ralliement de tous les contestataires, et les « premier mai » depuis toujours fêtent le travail à la Maison du Peuple. Aujourd’hui (lire ci dessous), la noble institution ouvre ses portes à tous, syndicalistes, politiques, associations.
On y organise des fêtes, des friperies, des goûters pour les enfants, des lotos et des spectacles. Mais l’âme de la Maison du Peuple reste syndicale, avec ses valeurs, ses combats son esprit de résistance.
Les responsables syndicaux y sont viscéralement attachés parce que l’histoire d’un lieu tel que celui-là n’a pas de prix.
Honte à vous Mme BARÈGES
Décidément, rien ne vous arrêtera dans l’ignominie et l’irrespect.
Vous avez décidé de voler aux Montalbanais-e-s en général et aux syndicats en particulier leur Maison du Peuple.
Car oui, c’est bien d’un vol dont on parle. Ce lieu emblématique de la ville est lié à l’histoire sociale et revendicative de Montauban. Les syndicats y ont leur siège depuis la première moitié du siècle dernier.
Leur interdire l’accès, c’est les priver de leurs droits, de leur voix mais aussi de leur devoir envers les travailleuses et les travailleurs du département.
Mais malheureusement pour vous et heureusement pour les Montalbanais-e-s, avoir changé les clés ne les empêchera pas de se défendre contre cette injustice.La FI82 sera à leurs côtés pour les soutenir dans leurs actions.
Communiqué de La France Insoumise du Tarn et Garonne – 20.05.19
Leave a Reply